Friday, November 23, 2007

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revetir la jupe birmane, les tongues, cheveux laches et se sentir plus elles.
prendre le bus, se tasser, imiter leurs gestes, retenir les mots et sonorites de leur langue, la faire sienne. dans la vie qui grouille, qui gronde en sourdine, se laisser porter par les mouvements, emporter, deriver.
l'odeur des fleurs de jasmin melee a celle de la crasse, boue et pourriture. les moussons ont lave les couleurs des murs. les peintures noires et sales, les plantes qui poussent sur les batisses, mordent le beton, defient le temps. rien n'est immuable ou rien ne semble l'etre.
les piments picotent mes levres et la foule crie. l'adrenaline monte. match de boxe. sa bouche saigne, il continue dans l'arene. la haine monte ou est mimee. le peuple saute, leve les bras, s'emporte, se prend au jeu. la musique rythme le combat. les gestes sont vifs, mesquins. ils dansent sur la piste, les poings l'un vers l'autre, devant leurs visages. la cadence accelere, leurs danses saccadee, perverse. et puis l'un finit toujours par tomber. son souffle se tait. la foule, hagarde, regarde la piste. une crainte certaine monte en moi. et s'il ne se relevait pas ? combats de coqs ensanglantes, qui sortent un oeil en moins, heles comme les heros d'un jour. la nausee me vient, tangue a l'interieur de mon corps, la paleur m'envahit. je quitte la piste pour retrouver celle de la danse des ombres et de la nuit, Rangoun, royaume des chiens errants et des dechets. hurler a la pleine lune qui se tapie derriere les nuages.

2 comments:

Anonymous said...

S'habiller comme l'autre, nouvelle vie, nouvelle peau, cela passe, bien sur, par cela.

Marion said...

une mue de serpent pour mieux glisser...