Thursday, November 15, 2007

14/11/07- ( sans ou avec)

"Ce jour-la, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s'en trouverait changee. Mais rien de cette nature n'est definitivement acquis. Comme une eau, le monde nous traverse et pour un temps vous prete ses couleurs, Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espece d'insuffisance centrale de l'ame qu'il faut bien apprendre a cotoyer, a combattre, et qui, paradoxalement, est peut-etre notre moteur le plus sur. "

Nicolas Bouvier, L'usage du monde

dans un bus, dans un train, enchainant 40 heures de voyage, alternance de desert et de montagnes rocheuses, en altitude, sentir son souffle coupe, puis un nouveau matin, se reveiller dans la plaine fumante et la, l'attente nous rattrappe.
ne plus faire de phrases, semblant d'etre muette, impression du moins. parler pour manger, dormir ou se mouvoir. ne garder que l'inevitable parmi les mots, le necessaire ( a vivre).
ils me parlent toujours en chinois comme si je comprenais. j'arrive a dechiffrer les caracteres de mes destinations et a entendre quelques bribes. ils parlent beaucoup et je leur offre mes regards d'incomprehension. pourtant je fais mon chemin et reprends le sud. comme les jours sans ou avec, il y a ceux qui disent et ceux qui n'osent mot.
les souvenirs se taisent dans mes reves, autrefois fourmillants, j'imagine que c'est ainsi, l'oubli pour aller de l'avant. (je marcherai pourtant bien a reculons.)

1 comment:

Anonymous said...

"Je reprends le sud."
Ce type de phrase magique qui surgit au milieu d'un texte, cela me vrille l'émotion. Merci.