Thursday, September 27, 2007

En instance de.

Le voyage commence toujours dans un interstice de temps indefinissable, un moment indeterminable ou nous frole l idee. Nous condamne, devrais-je ecrire ?
Dans le desir de voir toujours plus, de decouvrir et au fond, de posseder ce que l on ne peut retenir. Le plus loin regne en maitre. Plus loin et plus profond, tout se passe comme si le lointain se confondait avec le degre de changement qu il apporterait. Les voyageurs sont multiples mais suivent le meme but, la meme route droite, le tour du monde, le tour de peu, finalement. Je suis a Pekin comme je pourrais etre a Ulan Bator. Qu est-ce que le lieu detache de celui qui le vit ? Un voyage frole davantage qu il ne vit.

Je suis dans un pays en vivant a l heure d un autre. Je suis l actualite, je m y plonge et m y blottis egalement. Les doutes me poursuivent et mes yeux brulent, picotent. Je suis en transit et je ne connais la destination. Rentrer serait un echec. Du moins, c est le sentiment que j en ai. Alors j invente des vies provisoires ici, des tours du monde a vivre. En instance de. Sans suite.

On aura enfin parler d eux, ecrit beaucoup. Une passion provisoire, un ersatz de guerre en Irak ou au Liban. Je dors mal et je ressasse le peu que les medias disent et veulent bien montrer, en attendant des nouvelles « du front ». Revoir les rues me tracassent .Je cherche des visages connus et je tente de lire ceux des inconnus. J apprehende. Les mails comme mes questions restent sans reponse. Je joue peu : qu est-ce une annee face aux 50 ans de l attente des peuples ? 365 jours sont reportes, deportes. Sans date.

Les morts n ont parfois aucune consequence. Je redoute que l adage se verifie. Pourtant deja se faire a l idee, sans resignation. 50 ans ne s evanouissent ni facilement, ni pacifiquement.

Avoir l impression que son destin est lie a celui d un autre. Ne pas se defaire de cette idee, fausse entierement ; mais vivre dans celle-ci. L accompagner dans sa marche. Cette marche vers une nouveaute, un changement ou une revolution ou dans la contre-marche, le retour au pire. Il y a plusieurs echelles et elles ne se fondent pas sur le nombre des morts, ni des blesses. Elle n oublie pas.