Sunday, November 18, 2007

Bkk

Je tourne le dos a la ville.
La moiteur me hante et le soleil me terrasse. Les vendeurs a la sauvette me helent. Les touristes portent tous le meme visage. A toutes les saisons, ils occupent les rues et ne desemplissent pas. (Nous sommes des proies faciles.)
A l'excitation d'une nouvelle vie se melait l'abattement des quelques jours en transit ici. Des allees et venues dans un paysage d'illusions, ou se font et se defont des mondes de pacotille, des souvenirs de vacances qui pourraient ne jamais avoir existes. J'avais cette hargne sourde en moi, le vrombissement d'une plaine venteuse ou les idees se cognent les unes contre les autres. Je lappais un romantisme aiguise et le vomissait aussitot. En pensant trop, je ne faisais que me meurtrir. Saoule d'un nombrilisme que trop affiche, je me drapais d'une robe noire, couleur de mes idees vaines qui ne passeraient pas la nuit. J'avais tari mon sommeil, epuise: je taisais ainsi mon amertume et acquerais la consolation de quelques instants reves ou j'etais reine, machiniste de mes envies.
Il fallait meriter le silence, fouiller la ville, ecarter la foule, echapper aux embouteillages, se perdre, se perdre et se donner. L'absence de bruit etait une morsue inattendue, un cri sourd et mes oreilles se mettaient a bruisser, ersatz de silence.
Ephemeritude.
Les femmes etaient coquettes et semblaient que trop supporter la chaleur qui leur donnait la peau halee, vacancieres a perpetuite.
( Nous sommes pourtant tous condamnes au retour.)
Le soleil irradiait la rue et la vie sous son diktat, devenait lente et molle. Elle s'appesantissait et se detachait de moi. Je n'etais plus qu'un corps dans les corps, a travers la vitre en sucre, regarder la vie, spectacle enjoleur et risible, tandis que mon corps flanchait et taisait ses mouvements lourds ( et laches).
Il m'arrivait de rever a d'autres vies ou j'aurais eu le beau role, l'actrice sur le devant de la scene. Mais si je n'en avait pas l'etoffe, mon envie de m'exposer et de jouer la comedie etait inexistante. Je me nourrissais d'etre simple quidam et goutais avec fievre l'anonymat jouissif de la grande ville.
Bangkok, fin du voyage__________________

2 comments:

Anonymous said...

"Nous sommes tous condamnés au retour " Je ne sais si c'est la même personne qui revient

Marion said...

Je ne sais pas non plus. Mais on finit presque toujours par revenir, peut-etre pas intact.
Fin du voyage pour ma part, mais pas de retour avant decembre 2008, si tout se passe bien.